1. |
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Pourquoi je fume
pour me faire happer par la vague ,
par l'injection de dopamine,
pour qu'enfin enfin je divague
bien planquée au fond de la mine
pour y voir encore moins clair
mais assurer mon maintien
dans ce monde crépusculaire
à la recherche de mes moyens
par gout de la mascarade
éviter la concentration
pour me trouver toujours en rade
dans un champ de ruine en expansion
et jouir de la récompense
avant l'effort, la sueur au front
à la recherche de concordances
me faire la conversation
pour les cavernes les puits sans fond
les mornes plaines et les prairies
pour y creuser l'inspiration
un petit souffle de vie
chercher le calme la détente
avancer dans la légèreté
mais toujours en bas de la pente
impossible de remonter
pour me faire un peu violence
naviguer dans une eau sale
entre grandeur et décadence
pour tout poser sur la table
pour tirer mes conclusions
m'accuser d'inconséquence
revisiter mes ambitions
pour me donner une dernière chance
demain je saurai respirer
et légère comme une plume
je l ' aurai ma vérité
je saurai pourquoi je fume
Emmanuelle Cadoret
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2. |
Le grand plongeon
02:57
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LE GRAND PLONGEON
rejoins- nous dans la rivière
me chantaient fées ou sorcières
on te promet la volupté
tu peux brûler ta chaumière
foncer la tête la première
c'est ici qu'est la vérité
mais je n'ai pas fait le grand plongeon
vers cette eau chaude ce bouillon
et comme elles ont haussé le ton
j'ai fini par couper le son
rejoins -nous dans la poussière
me chantaient de vraies guerrières
on te promet gloire et succès
si tu veux battre le fer
avancer sous notre bannière
tu seras bien récompensée
mais je n'ai pas fait le grand plongeon
dans cette armée ce bataillon
et comme elles ont haussé le ton
j'ai fini par couper le son
rejoins-nous dans la lumière
chantaient des voix familières
on te promet l'éternité
tu peux bruler tes affaires
quitter la terre nourricière
tu trouveras la félicité
je n'ai pas fait le grand plongeon
vers ce soleil et ses rayons
et comme elles ont haussé le ton
j'ai fini par couper le son
couper le son
couper le son
EMMANUELLE CADORET
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3. |
Lions en cage
03:42
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LIONS EN CAGE
sommes- nous des lions en cage
des panthères à collier
qui savent rester sages
tant qu'ils sont rassasiés
mais à l'état sauvage
si tout vient à manquer ?
sommes-nous des antilopes
qui fuient face au danger
des hyènes misanthropes
au sourire carnassier
coincées dans l'engrenage
de la nécessité ?
dans les villes dans les bois
sur la terre en fusion
toujours les mêmes schémas
les mêmes évolutions
tous dans le même navire
pris dans une lame de fond
tous capables du pire
de perdre la raison
sommes des prédateurs
des pythons des crotales
des meutes sans meneur
des troupeaux en cavale
avalant les couleuvres
qu'on leur met sur la table ?
sommes-nous dans la basse-cour
le bec cloué au sol
un peu aveugles et sourds
incapables d'envol
ou sommes-nous des rapaces
toujours à la bonne place ?
dans les villes dans les bois
sur la terre en fusion
toujours les mêmes schémas
les mêmes évolutions
tous dans le même navire
pris dans une lame de fond
tous capables du pire
de perdre la raison
sommes- nous des lions en cage
des panthères à collier
qui savent rester sages
tant qu'ils sont rassasiés
mais à l'état sauvage
si tout vient à manquer ?
dans les villes dans les bois
sur la terre en fusion
toujours les mêmes schémas
les mêmes évolutions
tous dans le même navire
pris dans une lame de fond
tous capables du pire
de perdre la raison
Emmanuelle CADORET
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4. |
C'est l'Ankou
03:32
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C'EST L'ANKOU
entends -tu le bruit lourd
strident et menacant
les chevaux souffle court
leur charette tirant
droit devant sans harnais
celui qui les devance
sous un feutre au bord large
impose la cadence
au funeste équipage
jusqu'au prochain arrêt
il est grand il est maigre
les cheveux longs et blancs
brillants dans les ténébres
comme des vers luisants
éclairant son trajet
il sait ce que nous sommes
il voit loin il voit large
car il a été homme
il connait le passage
et voudrait le montrer
c'est l'ankou qui se promène
qui fait sonner sonner ses chaines
la faux mal orientée
il ne sait que faucher
ou bien tendre des fils
des pièges invisibles
d'où on ne sort jamais
c'est dans les interstices
le vide qu'il nous reste
qu'il s'inserre qu'il se glisse
se répand comme la peste
et prend ce qu'il lui plait
c'est l'ankou qui se promène
qui fait sonner sonner ses chaines
vois -tu là-bas son ombre
qui cherche les clients
ils frolent le surnombre
certains sont impatients
de croiser son regard
mais il ne va pas confondre
les années les minutes les secondes
hier ici demain
il vient toujours à point
c'est l'ankou qui se promène
qui fait sonner sonner ses chaines
c'est l'ankou qui se promène
qui fait sonner sonner ses chaines
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5. |
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SUR LE PITON DE LA FOURNAISE
impeccablement triste
tout s'embrume sans effort
j'attends le prochain solstice
pour m'envoler virer de bord
tout me saute à la figure
dans les vapeurs de mon réduit
si je pouvais à vive allure
je partirais dès aujourd'hui
à l'assaut des plus décors
loin des jardins à la française
et j'irais m'enivrer encore
sur le Piton de la Fournaise
impeccablement triste
tout s'assombrit sans effort
j'envie les rois de la glisse
sur leur sable noir et or
tout me saute à la figure
les agapanthes les flamboyants
les éruptions les coulures
qui vont mourrir dans l'océan
j'attends de nouveaux décors
loin des jardins à la française
de pouvoir m'enivrer encore
sur le Piton de la Fournaise
impeccablement triste
tout s'alourdit sans effort
je sais qu'au prochain solstice
j'y serai toutes voiles dehors
au milieu des plus beaux décors
loin des jardins à la française
et j'irai m'enivrer encore
sur le Piton de la Fournaise
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